Le tournoi du Grand Casino de Tunica n'est pas si grandiose

Le récent tournoi de blackjack $150,000 "Wild Bill Showdown" qui s'est tenu les 15 et 16 juin 2007 au Grand Casino Tunica a laissé de nombreux participants sur leur faim. secouant la tête avec dégoût de la manière dont le personnel du casino a géré l'événement. L'événement a véritablement démontré un niveau d'incompétence et d'arrogance qui a réussi à dépasser la mentalité déjà habituelle de ce secteur, qui consiste à "faire la nique au client". Comment le Grand Casino et son personnel ont-ils pu s'infliger un tel camouflet ? Eh bien, faisons le compte...

Alors, est-ce que ça coûte $400, ou $500 ?

Les problèmes liés à ce dernier événement ont en fait commencé bien avant le coup d'envoi de la mi-juin, lorsque le département marketing du casino et le directeur du tournoi ont apparemment eu une mauvaise communication concernant les frais d'inscription à l'événement. Des publicités pleine page ont été envoyées à des magazines de jeux locaux tels que Jackpot Magazine, présentant l'événement avec une cagnotte de $150 000 et des frais d'inscription de $400. Pourtant, lorsque les joueurs ont appelé pour s'inscrire à l'événement, ils ont constaté que le prix avait augmenté de $100 pour atteindre $500.

Le jour même du tournoi, vous pouviez passer la porte d'entrée du Grand Casino et prendre un exemplaire du magazine Jackpot indiquant un droit d'entrée de $400, et entrer dans le casino pour voir une illustration identique affichant le droit d'entrée révisé de $500 à la place. Le fait que certains joueurs privilégiés aient effectivement payé le droit d'entrée de $400, alors que d'autres ont payé $500, ou $250, ou ont bénéficié d'une entrée gratuite à l'événement, n'a fait qu'ajouter à la confusion de la situation.

Un désordre à l'enregistrement

Toute cette confusion autour des droits d'entrée a entraîné une longue file d'attente pour l'inscription, les paiements étant effectués à un seul guichet de la caisse. La longue file d'attente avançait lentement tandis que chaque joueur devait déterminer le montant de son droit d'entrée. Et bien sûr, les joueurs à qui l'on avait dit $500 mais qui avaient entendu dire que d'autres avaient obtenu des droits d'entrée moins élevés voulaient parler de leur situation à un animateur. Si l'on ajoute à cela les annonces imprimées de $400, on obtient un nouveau désastre.

Confusion sur les jetons de promotion

Les joueurs qui se sont présentés le jeudi pour le processus d'inscription ont reçu un jeton promotionnel de $100 pour s'être présentés un jour à l'avance. Ces jetons ont été distribués sous la forme de quatre coupons de jeu de table de $25 qui, selon les petits caractères, pouvaient être utilisés pour n'importe quel pari sur les jeux de table. Si le pari est gagnant, il est payé intégralement et le coupon est récupéré. Si le pari est perdant, le coupon est encaissé, mais aucun paiement n'est effectué. C'est assez simple, même si la disposition "on ne l'utilise qu'une fois et on le perd" signifie que le coupon vaut un peu moins de la moitié de sa valeur faciale sur les paris à somme égale comme le blackjack. Ces coupons ont potentiellement plus de valeur si un joueur choisit de les utiliser pour un pari qui rapporte plus qu'une somme égale, comme par exemple miser un numéro à la roulette qui rapporte 35 contre 1. Cependant, une fois que les joueurs se sont rendus aux tables, ils ont appris que les coupons n'étaient pas honorés pour autre chose que des paris à somme égale, malgré la mention imprimée sur le coupon lui-même qui indiquait le contraire. Lorsque j'ai essayé de les utiliser à la roulette, le préposé a fini par reconnaître que j'avais raison, mais après deux appels téléphoniques à la direction, il m'a informé que ses supérieurs m'avaient dit que je ne pouvais toujours pas utiliser les coupons de cette manière.

Joueurs radiés

Au cours de l'événement, deux joueurs ont été 86'ed de la propriété. J'en sais quelque chose, car j'étais l'un d'entre eux. Lorsque je me suis assis pour jouer lors du tout premier tour, tout allait bien puisque le directeur du tournoi, Rob Winkler, est venu à ma table pour confirmer l'identité de chaque joueur, y compris la mienne. Mon tour a commencé, et nous avons perdu l'un de nos six joueurs à cause d'une mise trop agressive sur la deuxième main. Je me suis dit que les choses allaient bien se passer, avec deux joueurs parmi les cinq restants à la table. Alors que la table mise pour la quatrième main, Winkler réapparaît soudainement à la table et, cette fois, il pousse ma mise hors du cercle et me dit que je dois venir avec lui. Lorsque je ramène ma mise dans le cercle et que je lui dis que je suis manifestement au milieu du tour, il répète son geste. Je quitte la table avec lui et il m'emmène vers un chef d'équipe qui m'informe que je ne suis plus le bienvenu sur la propriété.

Comme vous pouvez vous y attendre, je suis pris au dépourvu par la tournure des événements. Je demande à plusieurs reprises de quoi il s'agit, mais la seule chose qu'ils me répondent est : "Nous n'aimons pas votre style de jeu et vous devez quitter la propriété immédiatement". À ce moment-là, une foule d'amis curieux et de spectateurs s'est formée. On me retire d'un événement auquel j'ai été invité à jouer gratuitement. Oui, j'ai été invité à participer à l'événement, bien que j'aie choisi de payer $500 pour obtenir une place supplémentaire pour ma femme. Et maintenant, on me dit que je ne peux pas terminer l'événement que je viens de commencer.

Ce n'est pas la première fois qu'une telle situation se produit dans l'État du Mississippi, et je connaissais un événement similaire qui s'était produit à la fin des années 90 à Biloxi. Je savais qu'un joueur se trouvant dans une situation similaire avait contesté les actions du casino auprès de la commission des jeux du Mississippi et avait obtenu gain de cause. (La commission des jeux du Mississippi a en fait d'assez bons antécédents en matière de défense des clients des casinos contre les actions flagrantes de ces derniers. Dans de nombreux États, les autorités chargées des jeux ne font que donner leur aval à des opérations contrôlées par l'industrie des casinos. Ce n'est pas le cas dans le Mississippi). Dans l'affaire de Biloxi, le casino avait affecté un joueur au cours de l'événement, avant d'être informé qu'il devait être autorisé à terminer l'événement. En d'autres termes, si vous commencez un tournoi dans le Mississippi, vous devez le terminer.

Je savais que cette décision s'appliquerait à mon cas. Après tout, j'en étais déjà à la quatrième main du tournoi et, de plus, j'avais déjà battu un joueur ! J'ai signalé cette situation au personnel du casino qui essayait de me faire quitter les lieux, et je leur ai dit qu'ils devaient contacter la commission des jeux et que j'attendrais leur réponse ici même. Non, non, m'a-t-on dit, vous devez partir tout de suite, et si vous ne partez pas tout de suite, nous devrons contacter le bureau du shérif du comté de Tunica pour vous faire expulser par la force. Du moins, c'est ce qu'on m'a dit jusqu'à ce que l'un de ces imbéciles y réfléchisse et décide que peut-être, juste peut-être, je savais de quoi je parlais.

Après tout, je connais bien les tournois. J'y participe et j'écris à leur sujet depuis plus d'une douzaine d'années. S'il se passe quelque chose dans le monde des tournois, il y a fort à parier que je serai au courant. J'ai également rappelé à plusieurs reprises à M. Winkler que j'avais fait la promotion de leurs événements à de nombreuses reprises et que bon nombre des personnes présentes à cet événement étaient probablement là grâce à mes efforts. Quel genre de traitement est-ce là pour quelqu'un qui a manifestement bénéficié de leurs événements ? Qu'est-ce qui, dans mon "style de jeu", constitue une telle menace pour votre casino ? Bien entendu, je n'ai reçu aucune réponse. Au cas où vous vous poseriez la question, je n'ai joué à aucune table de blackjack pendant mon séjour au casino. En fait, cela fait probablement plus de deux ans que je ne me suis pas assis à une table de blackjack au Grand à Tunica. Le seul jeu auquel j'ai joué dernièrement est le vidéo poker. Quelle menace, n'est-ce pas ?

OK, dans les deux minutes qui ont suivi la menace du département du shérif, le personnel du casino a reconsidéré sa position et on m'a dit que je serai autorisé à terminer le tournoi. Mais ils me disent toujours que je dois quitter le casino immédiatement et revenir plus tard, lorsqu'ils me trouveront une place pour recommencer le jeu. Je quitte le casino avec ma femme, afin que nous puissions discuter de la question de savoir si elle doit participer à l'événement ou si elle doit plutôt demander le remboursement de ses frais d'inscription.

Nous décidons finalement qu'elle participera à la compétition, mais le temps que tous les détails soient réglés, l'épreuve qui lui a été attribuée a déjà commencé. Elle doit donc être réaffectée à un tour ultérieur. Lorsque le personnel du tournoi finit par réattribuer nos places, nous sommes maintenant assis à la même table, en compétition directe l'un contre l'autre. Ce n'est pas une coïncidence, j'en suis sûr. Lorsque notre tour commence enfin, il y a une foule de supporters autour de la table, et un ami après l'autre m'a dit que gagner cet événement serait la plus belle des vengeances. Bien sûr, cela aurait été le cas, mais je n'ai malheureusement pas réussi à sortir du premier tour. Ma femme, elle, s'est qualifiée pour les demi-finales avant que la chance ne l'emporte. Au moins, elle a reçu $500 pour son effort, ce qui fait que le tournoi a été rentable pour nous deux.

Le traitement de l'autre joueur était encore pire

J'ai mentionné que deux joueurs avaient été exclus de cet événement. L'autre victime a été approchée avant le début de son tour, de sorte qu'il n'a pas eu la même possibilité que moi de contester la décision. Au lieu de cela, il a été contraint de quitter le casino immédiatement, et huit agents de sécurité se sont présentés à la porte de sa chambre d'hôtel quelques instants après sa sortie du casino pour s'assurer qu'il quittait bien les lieux. Pour la même raison que celle que j'ai reçue, on lui a dit que le casino n'aimait pas son "style de jeu".

La présence de ma femme et de mon jeune fils explique peut-être pourquoi aucun agent de sécurité ne s'est présenté à la porte de notre hôtel. Je suppose que quelqu'un s'est rendu compte que terroriser un enfant de neuf ans sans raison valable ressemble à un jugement assez coûteux.

La folie des rachats

Maintenant que l'élément indésirable a été retiré des lieux, les choses vont sûrement se passer en douceur pour Winkler et son équipe, n'est-ce pas ? Ummm, non. L'élément suivant est une politique de rachat désastreuse. Dès le départ, il a été annoncé que des rebuys limités à $250 seraient disponibles pour les joueurs n'ayant pas réussi à passer le premier tour. Seules soixante-dix places seraient disponibles, et celles-ci devraient être achetées au guichet d'inscription, entre 22 heures et 23 heures seulement. À l'approche de l'heure du rebuy, les joueurs ont commencé à faire la queue au guichet. Cependant, à 10 heures moins 20, le personnel du tournoi s'est rendu sur place et a informé tous les joueurs qui attendaient qu'ils n'étaient pas autorisés à faire la queue. Excellente idée, n'est-ce pas ? Bien sûr, la foule s'est légèrement dispersée, mais les joueurs attendaient toujours le coup d'envoi de la course folle vers la fenêtre de rebuy. Ce n'est pas non plus ce qu'a fait l'équipe du tournoi, qui s'est approchée des joueurs et leur a dit : "Non, non, vous ne pouvez pas rester ici, vous devez marcher." Donc, pas de file d'attente, pas de flânerie, quelle blague ! La plupart des joueurs qui se respectaient et qui avaient enduré cet événement jusqu'à ce point ont finalement levé les bras au ciel et ont dit : "Au diable, nous ne resterons pas là à attendre une autre de ces inepties de Winkler et compagnie".

Et le gagnant du $100 000 est...

Enfin, samedi, un vainqueur a été couronné dans cette débâcle, et quelle fin appropriée. Il s'avère que le vainqueur de la première place, qui remporte $100 000, est en fait un joueur qui n'a pas participé aux premiers tours de cet événement. Au lieu de cela, il s'est rendu directement à la table finale, qu'il a ensuite remportée. Mais de quoi s'agit-il donc ?

Eh bien, eh bien, eh bien. Il semble que Winkler et ses acolytes ont déjà eu des problèmes lors de tournois. La lecture du règlement de cet événement fait apparaître le point suivant :

Un (1) participant supplémentaire sera ajouté à la table finale sur ordre de la Mississippi Gaming Commission.

Le participant supplémentaire était Stacy Gall, un joueur qui avait été impliqué dans un litige il y a un an lors d'un tournoi similaire. Gall a porté plainte auprès de la Commission des jeux, et après une longue procédure d'appel, la Commission a finalement statué en sa faveur, déclarant qu'il devait être assis à la table finale du prochain événement comparable. Il était donc là, et il a obtenu une douce revanche sous la forme d'un paiement de $100K. Je crois savoir qu'il a également engagé des poursuites civiles dans cette affaire. Si vous souhaitez connaître tous les détails de son affaire et certaines des tactiques utilisées par Winkler et le Grand lors de ses auditions, je vous en ferai part dans mon article à paraître dans le prochain numéro de la revue Bulletin d'information Blackjack Insider, une lettre d'information par abonnement électronique publiée par Henry Tamburin.

Quant au reste des participants payants et compensés qui ont participé à ce triste tournoi, ils ont dû se partager les $50K restants de la cagnotte. A mon avis, il s'agit d'une petite compensation pour avoir enduré cette épave de tournoi.